Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/484

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Que faire contre cette persécution ? Rien. C’est la persécution perfectionnée que prévoyait Desmoulins lorsqu’il écrivait : « Ce sont les despotes maladroits qui se servent des bayonnettes, l’art de la tyrannie est de faire la même chose avec des juges. »

Le régime autoritaire, cette centralisation toute-puissante, déjà si lourde quand la machine gouvernementale était dirigée par des hommes qui avaient un fragment de conscience qui, tout au moins, se rattachaient aux traditions françaises, est devenu un effroyable instrument d’oppression entre les mains de vagabonds d’hier, d’étrangers fraîchement naturalisés, de Juifs vindicatifs et haineux. Magistrats, commissaires, agents, tout cela est uni par la communauté d’origine. Tous ont fait à peu près les mêmes métiers autrefois, ont vécu entre deux peurs des mêmes industries suspectes. Si vous aviez à vous plaindre de quelque abus de pouvoir, je ne pense pas que vous trouviez grande protection auprès de Carlier, l’ancien homme de confiance de Crémieux, qui déclare, dans une réunion électorale, que « Dieu, la famille et la propriété sont des balançoires. »

Quant aux commissaires, il n’est pas de jour, où à la suite de quelque aventure trop éclatante, l’un d’eux ne quitte son cabinet pour une cellule à Mazas. L’un, magistrat et marchand de vin à la fois, est poursuivi pour escroquerie. L’autre, un nommé Rougeau, celui-là opérait à Saint-Denis,

    Et moi qui ne crois pas, je voudrais être Dieu,
    Car lorsque je verrais que le bourreau s’apprête
    A supprimer un être, à couper une tête,
    A corriger le mal par un exès du mal,
    J’empêcherais le jour de donner le signal !