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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/483

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implorant, la Convention de faire grâce ; la Convention resta impassible et les condamnés furent conduits au supplice en chemise rouge.

Une jeune fille de vingt ans, Cécile Renault, se présente chez le concierge de Robespierre avec deux petits couteaux dans sa poche. On tue son père, son frère, sa sœur, sa tante et on enveloppe dans le procès cinquante-six personnes qu’on guillotine, toujours en chemise rouge. C’était si beau que Fouquier-Tinville, pour aller voir passer le cortège, retarda ce jour-là son dîner.

Les écrivains républicains, qui trouvent cela admirable et qui ont poussé des cris de joie à l’assassinat de Morin, se déclarent tous partisans de l’abolition de la peine de mort[1]. Quels Pasquins !

  1. Clovis Hugues ne serait pas un Jacobin complet s’il lui manquait cette note hypocrite, cette affectation déclamatoire de sentiments mensongés. L’homme qui criait à sa femme après le crime : « Tu as bien fait, ma Jeannette ! » et qui trouvait tout simple qu’on tue un meure-de-faim pour quelques cancans de portière, regrettait jadis dans les Jours de combat de ne pas être le bon Dieu pour empêcher le soleil de se lever le jour où l’on exécute quelque misérable qui a coupé sa mère en morceaux ou étranglé son vieux père :

       …….Quand la foule attend qu’en se levant
    Le jour livre au bourreau un assassin vivant,
    Cet homme-là, fit-il encore plus infâme, ;
    Je le plains et je plains sa mère, pauvre femme
    Qui lui donna son lait et qui l’aime toujours.
    Je me dis qu’aux appels sacrés les cœurs sout sourds.
    Que les sociétés devraient être meilleures ;
    Qu’un siècle de douleurs, condensé dans six heures,
    Est vécu par tous ceux qu’on jette à l’ècLafaud ;
    Que l’on n’a pas de droit sur la tombe, et qu’il faut ;
    Etre juste et tuer enfin la guillotine.
    Toute l’humanité respire en ma poitrine,
    Tout le sang qu’on versa bout dans ma veine en feu ;