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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/498

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le Courrier de la Somme, une souscription qui fut presque aussitôt couverte et qui servit à l’achat d’un calice d’or[1].

L’institutrice flétrie par le tribunal reçut naturellement l’avancement qu’elle méritait ; elle fut appelée à une position à Paris.

J’avoue n’avoir pas le courage de reprocher trop sévèrement à la malheureuse son indigne conduite. Qu’il est difficile parfois à une pauvre fille, sans principes de moralité bien solides, de résister à la pression qui vient d’en haut ! L’inspecteur, un gros monsieur, décoré, parlant fort, exerce une véritable terreur sur ces êtres faibles ; placées entre une infamie et la peur de perdre leur place, ils succombent en souffrant peut-être plus cruellement qu’on ne le croit.

Nous nous sommes arrêtés assez longuement à ce procès car il peut être considéré comme le procès-type de la Franc-Maçonnerie.

La date explique l’acquittement comme l’acquittement explique la loi sur la magistrature. Aujourd’hui

  1. Au mois de juin 1885 la rentrée de l’abbé Fyten, après son acquittement par la cour d’assises de Douai, fut aussi un véritable triomphe. Une foule immense était accourue à la rencontre de l’excellent prêtre criant : « Vive l’abbé Fyten » À bas les Francs-Maçons et les calomniateurs ! » Une voiture jonchée de fleurs attendait l’abbé qui y prit place à côté du doyen ; des voitures de maîtres, des véhicules de toutes sortes, des charrettes de paysans suivaient à la file. L’abbé Fyten avait eu la chance d’être traduit devant le jury ; s’il eût comparu devant des magistrats Francs-Maçons, il eût probablement fini ses jours dans une prison. Combien de prêtres ont péri ainsi !