Aller au contenu

Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/505

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les débats de la cour d’assises du Gard, au mois de mai 1885, nous ont révélé les crimes du Dr Vigouroux, le Faiseur d’anges de Langogne, une prétendue victime du 2 Décembre, qui avait été nommé juge de paix pour ce fait. Ce vieux satyre souille sa nièce Philomène, en présence de sa femme, et chaque année il met un petit cadavre d’enfant issu de ses œuvres dans une valise. Puis, muni de son diplôme de docteur et arguant de ses fonctions de juge de paix, il va faire la déclaration à une mairie quelconque en se retranchant derrière le secret professionnel et en prétendant qu’il a trouvé le corps en wagon. Un dernier trait d’audace le perd, il apporte tranquillement un nouveau petit cadavre à une mairie où il avait déjà fait une déclaration analogue, on l’arrête ; il meurt en prison et la nièce seule est poursuivie.

L’affaire Guillot nous a montré ce qu’est le vol provincial dans notre République. L’affaire Vigouroux, comme une fenêtre tout à coup ouverte sur un lupanar qui serait en même temps un cimetière, nous montre ce qu’est la débauche provinciale dont tous les adeptes sont protégés par le secret franc-maçonnique[1].

Comme premier président de la Cour d’appel, nous avons

  1. Un jugement rendu en Saône-et-Loire, au mois d’août 1884 montre a quel point toutes les autorités sont de connivence pour le mal. Le sous-préfet de Château-Chinon, M. Desvoisins, M. du Refuge, receveur des finances, et M. Paris, receveur des domaines, avaient tiré des coups de revolver sur une chapelle privée ; la porte avait été criblée de balles. Pour cet attentat à la propriété, ces trois fonctionnaires bien assortis furent condamnés à un franc de dommages-intéréts.
        On aura peine à croire ce que j’avance, rien n’est plus exact. Cette affaire, dont le résultat est mentionné par le Figaro du 29 août 1884, est racontée tout au long par le journal l’Autunois.