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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/506

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M. Périvier, qui passe sa vie avec le Dreyfus des guanos dont il est appelé à juger le procès et qui dit en pleine audience : « A notre époque qu’est-ce qui n’a pas posé un lapin ? »

Comme conseiller, à la Cour d’appel également, nous avons Margue. Je crois que le besoin ne se fait pas sentir de marcher de ce côté.

Dans une note plus propre, mais toujours gaie, M. Andrieux a raconté l’histoire d’un cousin de M. Martin-Feuillée, M. Martin-Sarzeaud qui, nommé juge au tribunal de la Seine, avait eu l’idée pour augmenter ces profits de tenir le soir une brasserie, rue Royale[1]. Il s’embrouillait dans ses fonctions, il criait : « cinq ans de prison ! » à quelqu’un qui réclamait un ’moos’, et après les conclusions de substitut, il vociférait : « un bock à l’as ! sans faux-col ! »

La brasserie n’ayant pas réussi, Martin-Feuillée fît nommer son parent conseiller à la cour d’Alexandrie, aux appointements de 48,000 francs.

Un volume entier ne suffirait pas à énumérer les faits de cette nature. Fidèle à mon système, je prends ceux-ci parce qu’ils appartiennent au domaine commun, qu’il est impossible de les contester. Qui de nous n’aurait à citer des histoires plus révoltantes et plus surprenantes encore ? Dans un département de Bretagne, qu’il me serait facile de désigner, un notaire qui avait volé les fonds déposés dans son étude et ruiné d’innombrables malheureux, fut nommé juge de paix pour services électoraux. Il eut la hardiesse de revenir au milieu de ses victimes et le représentant de

  1. La Ligne, 10 mai 1885.