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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/509

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pion de la morale qui en fut quitte, devant la Cour d’appel de Pau, pour une condamnation à mille francs d’amende pour dénonciation calomnieuse.

Tout Paris a retenti des scandaleux démêlés de M. Edouard Laferrière avec une de ses anciennes maîtresses. Le conseiller d’Etat[1] avait séduit une jeune fille, puis l’avait abandonnée pour se marier richement. Ce sont là les mœurs de ses pareils et il ne faut point s’étonner de cela. D’ordinaire, cependant, les plus débauchés eux-mêmes liquident ces situations proprement. Ce Franc-Maçon, membre zélé de la loge du Réveil maçonnique de Boulogne-sur-Mer, ne trouva rien de plus simple que de dépouiller celle qu’il venait de quitter et de la faire séquestrer pour l’empêcher de protester.

La victime, Mlle Niemowska, a raconté elle-même ces faits dans la plainte qu’elle a adressée au procureur de la République.

Monsieur le Procureur,

Jeudi 9 octobre, à sept heures du matin, la maison que j’habite a été cernée par la police.

Des coups de poing redoublés dans ma porte et des coups de timbre violents, sans interruption, ont obligé ma domestique à demander, à une heure aussi matinale, qui était là.

— Nous venons de la part du concierge.

— Le concierge n’envoie pas de commissionnaire.

— Ouvrez, nous voulons parler à votre maîtresse.

— Elle n’y est pas.

— Le concierge nous a dit qu’il l’avait vue rentrer hier soir.

— Madame ne reçoit pas. Qui êtes-vous ? Votre nom ?

  1. M. Laferrière a été nommé depuis vice-président du Conseil d’Etat.