Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/511

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A nouveau, coups de poing redoublés, coups de timbre et ce, jusqu’à onze heures et demie.

— Décidément, ce ne sera pas encore pour aujourd’hui. (Paroles textuelles de M. le commissaire.)

Deux individus à mine effroyable se tenaient sur le trottoir opposé à ma maison et montraient mes fenêtres de la main.

Toute la rue était ameutée ; les boutiquiers, marchands de vins, blanchisseuses, tapissiers sont restés toute la journée en observation, ayant pour objectif mes fenêtres. Tous les locataires de ma maison étaient à leur porte : le scandale a été public.

Ces deux individus sont restés en faction jusqu’à quatre heures et demie, ainsi qu’un agent en uniforme, et pendant toute la journée.

L’homme qui prenait un faux nom et se faisait appeler Durand, était Clément, que nous retrouvons à chaque pas dans notre récit et qui répond : présent ! toutes les fois qu’il y a un domicile à violer, un attentat sans danger à commettre, une illégalité à accomplir.

Avouez que nos pauvres expulsés peuvent avoir quelque joie lorsqu’ils contemplent l’assemblage infâme que forment les trois hommes qui ont été le plus activement mêlés à l’exécution des décrets. Cazot, l’homme de la loi, est poursuivi par les actionnaires après la faillite de la Société d’Alais-au-Rhône, et obligé de donner sa démission de président de la Cour de cassation. Laferrière, le représentant de la jurisprudence, fait enfoncer les portes de son ancienne compagne pour rentrer en possession de lettres compromettantes. Clément, le magistrat judiciaire, moitié Lebel et moitié Lecoq, ceint l’écharpe tricolore pour aller liquider les amours des conseillers d’Etat.

Dans de semblables conditions, on comprend la détermination désespérée de ce curé de Seine-et-Marne qui, poursuivi par la bande juive, est pris d’épouvanté et se