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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/518

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Parfois l’incident se corse. Deux Juifs se battent sur le corps d’un prêtre et se reprochent mutuellement de s’être volé une calomnie d’un gros rapport. Au mois de février 1881, le Juif Eugène Mayer accuse le Juif Paul Strauss de s’être indûment approprié sa littérature pour la porter à la Dépêche de Toulouse. — Ce n’est pas de la littérature, répond Strauss, d’ailleurs, je travaille pour la bonne cause, pour la bonne cause tout est permis.

Chemin faisant, on apprend que ce Paul Strauss, opportuniste fort zélé, et présentement conseiller municipal, a été condamné, en 1879, à trois ans de travaux publics pour désertion et autres peccadilles. C’est une note utile à prendre en passant, mais il faut dire que la révélation n’étonne personne dans ce monde là.

Comment les hommes qui gouvernent auraient-ils aucun scrupule envers les catholiques, qu’ils poursuivent d’une haine implacable, lorsqu’ils n’hésitent pas à assassiner ceux qui, partageant certaines de leurs doctrines, ont conservé un fond d’honnêteté et trouvent leurs mœurs mauvaises et leurs procédés condamnables ?

La mort du malheureux Saint-Elme est certainement une des pages les plus inouïes de l’histoire de ce temps. L’infortuné appartenait à une opinion qui n’est pas la mienne et on ne m’accusera pas d’obéir à l’esprit de parti en parlant de lui ; mais cette exécution d’un écrivain par des sbires, en plein XIXe siècle, est faite pour exciter l’indignation de tous.

Rédacteur d’un journal avancé, le Sampiero, Saint-Elme avait combattu avec infiniment de courage l’opportunisme qui, en Corse, avait fini par s’implanter en s’appuyant sur ces êtres avides et corrompus que contient toujours une