Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/520

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avait installé là son cabinet. Le préfet le fit assommer à coups de barre de fer par le concierge de la préfecture aidé par le maître de l’établissement. Pour être sûr que l’attentat réussirait le procureur de la République avait défendu à cet homme menacé de tous les côtés d’avoir des armes sur lui et, toutes les fois qu’il savait qu’il devait être attaqué il le faisait fouiller et désarmer pour qu’il ne pût se défendre.

Le procès du journaliste, longtemps retardé par son état de maladie, fut profondément émouvant. On le transporta à l’audience sur une civière, moribond. Près de lui se tenait la pauvre femme enceinte qui avait voulu accompagner son mari et qui essuyait avec un mouchoir la sueur déjà glacée qui coulait de son front.

Alors on vit cette chose qu’on n’avait jamais vue en France, tandis que les assassins, sûrs de l’impunité, se pavanaient dans la salle, un horrible coquin, l’avocat général Bissaud insultant, raillant, cet homme qui râlait déjà, affirmant que les assassins avaient bien agi et que Saint-Elme « jouait la comédie. »

De la foule sortit une protestation indignée pendant que Bissaud s’asseyait en ricanant. Saint-Elme fît un effort pour répondre à cet infâme, il n’y put parvenir. Quelques heures après il était mort.

    à la Chambre, le 10 novembre 1884, à propos de la révocation du même M. Démangeat comme inspecteur des prisons, M. Asmodée Laroze, sous-secrétaire d’Etat à l’intérieur, fit planer des doutes sur la probité de ce dernier, qui fut réintégré dans l’administration sous le ministère Brisson.
        Waldeck-Rousseau avait déclaré solennellement à la Chambre qu’il avait mis M. de Trémontels en demeure de faire un procès devant le jury pour se laver complètement. Trémontels a craint des révélations écrasantes et l’affaire en est restée la.