Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/549

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vent recevoir de pauvres malades de femmes qui passent leurs nuits chez les marchands de vins !

Ces faits, qui se multiplient de jour en jour et qui nous montrent quel désordre règne dans les hôpitaux, nous les opposons aux partisans de la laïcisation.

Au mois d’avril 1884, l’infirmier Nermel de Lariboisière est condamné à deux mois de prison par la onzième chambre pour avoir à moitié assommé un malade qui voulait l’empêcher de voler du vin.

Le Cri du Peuple[1] donne sur l’asile de Bicêtre, où règne en maitre Bourneville, l’athée frénétique, le cumulard jamais satisfait, qui est à la fois député, rédacteur en chef ; d’un journal et médecin en chef de Bicêtre, des détails qui font véritablement horreur. Les salles, qui ne sont balayées que lors des visites officielles, sont dans un état de malproprêté repoussant. Les infirmiers se font un jeu de frapper les malheureux fous à coups de poings ou à coups de clefs ; quand ils sont en belle humeur, ils garrottent l’infortuné qui leur tombe sous la main et le livrent au baigneur qui le plonge dans un bain froid « en maintenant la tête sous l’eau jusqu’à ce que le visage du patient soit devenu violet. »

Le directeur encourage ses employés et rit à se tordre, quand les victimes manifestent leurs souffrances par d’épouvantables grimaces ; les médecins se contentent de signer les cahiers des malades et de toucher les émoluments octroyés par cette bonne Assistance ; les internes font la noce, les garçons de salles les imitent.

Dernièrement, on livra au baigneur un paralytique général ; le baigneur faisait un cent de piquet, aussi, furieux, il grogna : « attends, vieille crapule, je vais t’apprendre à me déranger ! » et il

  1. Cri du Peuple, du 5 novembre 1884.