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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/55

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rieures, et cela dans le but unique d’enrichir quelques financiers, il faut opposer comme contraste l’exemple de la Russie qui n’a pas le mot civilisation dans son vocabulaire usuel. Elle a conquis, en quelques années, un tiers de l’Asie, et après s’être fait craindre par la bravoure de ses soldats, elle s’est fait aimer par l’esprit de justice de ses chefs ; elle n’a livré les populations qu’elle avait soumises ni aux Publicains ni aux Juifs, et elle les a laissées vivre paisiblement sous sa protection, selon leurs usages séculaires. M. Germain Bapst, l’infatigable voyageur, qui a été là-bas chercher les carreaux vernissés d’une mosquée, me disait qu’il avait parcouru d’immenses étendues de pays, avec la seule sauvegarde d’un mot donné par un général russe obéi et estimé parce qu’il ne s’était entendu avec aucune compagnie financière pour extorquer le peu d’argent possédé par les naturels, parce qu’il était en dehors de la civilisation judéo-moderne.


Une consolation cependant se dégage du spectacle de tant de tristesses. C’est par l’Algérie, peut-être, que commencera la campagne anti-sémitique française. De sourdes colères s’amassent dans le cœur des ces Arabes si durement foulés aux pieds par les Juifs. Des paroles, qui parlent d’une revanche prochaine, s’échangent dans l’ombre et si l’Alliance antisémitique universelle envoyait des agents de ce côté, nul doute qu’elle n’arrivât à un résultat.

En 1882, l’Atlas se montrait partisan d’un congrès anti-sémitique qui serait tenu à Oran. Au mois de novembre 1882, la police enlevait des affiches écrites en grandes lettres rouges, sur lesquelles on lisait : « Tous les moyens sont bons et doivent être employés pour l’anéantissement des Juifs par les Européens. »