Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/552

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ner des confusions ; que le soin du dosage de ces médicaments généralement préparés par grande quantité à la fois, était abusivement laissé à des filles de service n’offrant pas toujours des garanties suffisantes d’âge, d’expérience ou de savoir ; que, de plus, les paquets ainsi préparés à l’avance, ou tout au moins certains d’entre eux, ne portaient ni étiquette, ni indications relatives à la nature de la substance qu’ils contenaient.

N’est-ce pas terrible la pensée de cet hôpital où les poisons et les substances « offensives sont pèle-mêle, où l’on prend au hasard, « au petit bonheur, » comme on dît, sans même être guidé par une étiquette ? Quelle honte doivent éprouver les vieux médecins en constatant ce que Quentin a fait de ces hôpitaux qui étaient autrefois un modèle pour l’Europe.

Au mois de juillet 1885, deux malades de l’hôpital Saint-Louis, placés dans la salle Cazenave, Charles Yandeleyem et Charles Lecouteux, meurent d’une manière foudroyante. On s’aperçoit qu’au lieu de cuillerées d’eau-de-vie allemande, on leur avait fait prendre quelques cuillerées de strychnine. Ces faits sont si fréquents dans les hôpitaux actuels que nul ne songe à s’en étonner.

Dans le Gaulois (28 février 1884), un médecin raconte l’étonnement éprouvé par un chef de service d’hôpital en constatant que ses prescriptions sont exécutées absolument à rebours, à un malade auquel il ordonnait du vin on donnait du lait. À une demande d’explication, le directeur répondit par une prière de vouloir bien diminuer de la moitié ou au moins du tiers la quantité du vin prescrit en alléguant comme excuse la situation financière de l’Assistance. Voilà où Quentin en était arrivé avec un budget de trente-quatre millions ! Où cela passe-t-il ? Le vol est partout. On s’aperçoit un beau matin que la quinine ne guérit plus et