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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/559

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Dans presque tous les hôpitaux laïcisés des scènes analogues à celles dont parle le Dr Després ont lieu maintenant. L’Echo de la Brie, reproduit par le Figaro du 13 novembre 1884, nous raconte ce qui s’est passé à l’hospice de Meaux à la suite du décès d’une pauvre vieille de soixante-quatorze ans dont la maigreur avait mis le personnel en gaieté.

Suivant l’usage, les infirmiers se préparaient, après le décès, à enlever le corps de la défunte, lorsqu’un sentiment d’inqualifiable curiosité les poussa à se repaître de la vue de ce pauvre cadavre dans toute sa misère. Ils le découvrirent complètement, sans être arrêtés par les protestations émues, les supplications, les cris d’indignation même de quelques femmes malades et d’un jeune enfant de onze ans qui assistaient à cette profanation.

Une grosse infirmière de vingt ans, maflue et rebondie, qui assistait à la chose, servait de point de comparaison aux infirmiers, au milieu des ricanements, des moqueries et des plus inconvenantes réflexions.

Au lieu d’envelopper la pauvre femme avec décence, ainsi que le faisaient les Sœurs, avant de la déposer sur la funèbre civière qui sert à transporter les morts dans une salle spéciale, les infirmiers prirent le cadavre et le jetèrent en travers de cette civière avec un bruit sinistre qui fut entendu dans les salles voisines.

Veut-on maintenant connaître le dénouement ? Le voici :

Attirée par le bruit, une surveillante arriva et se contenta de faire taire… les malades ; puis, dès que la morte eut été placée dans la civière, la grosse infirmière, paralysée par le fou rire, fut saisie, couchée par-dessus la morte, le couvercle fut fermé, et le tout enlevé au milieu du rires, des cris de joie, en un mot d’un tumulte indescriptible[1].

  1. En quelques années, sous l’influence du matérialisme officiel, on a vu disparaître en France des sentiments, comme le respect de la mort, qui semblaient innés dans le cœur de l’homme. Dans certains hôpitaux, on jette maintenant les morts pêle-mêle dans le même cercueil.
        Une jeune femme habitant à Saint-Denis, impasse des Gémeaux,