Aller au contenu

Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/563

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sation, elles ont redoublé d’héroïsme au moment du choléra ; on les avait chassées, on les a rappelées quand il a été nécessaire de braver la mort et elles sont revenues en disant comme d’habitude : A la volonté du bon Dieu !

Elles ont lutté partout vaillamment. A Paris, il a fallu, pour que l’hospice des vieillards de l’avenue de Breteuil, fondé par les Petites Sœurs des pauvres, fût décimé, que le Conseil municipal aidât la peste et qu’il fit mourir les vieillards de faim.

— Que dites-vous ? va s’écrier un républicain honteux de l’être, cette fois, vous exagérez.

— Non ! un journal moins hypocrite que les autres, l’Intransigeant, avoue le fait dans son numéro du 12 novembre 1884.

Tous les pensionnaires de cette maison sont des vieillards pauvres, dont la constitution physique, déjà si faible, est rendue encore plus débile par la mauvaise nourriture qui leur est donnée.

On sait que l’Assistance publique fait distribuer à toutes les maisons d’asile et aux hôpitaux les restes recueillis dans les réfectoires des collèges. C’est ainsi que l’hospice de vieillards de l’avenue de Breteuil recevait autrefois, tous les jours, une certaine quantité de vivres provenant du collège Chaptal. Mais, il y a deux ans, sur la proposition faite au Conseil municipal par le colonel Martin, ancien lieutenant-colonel des dragons de l’impératrice, ce supplément de nourriture a été supprimé à l’hospice et n’a pas été remplacé. De sorte qu’actuellement ces pauvres vieillards n’ont absolament pour vivre que leur ration réglementaire, qui est des plus maigres. Aussi n’est-il pas surprenant que le fléau fasse parmi eux de nombreuses victimes.

Le colonel Martin, dans une guerre où tant de fautes furent commises, mais où le courage des officiers et des soldats ne fut contesté par personne, est le seul qui ait été convaincu de lâcheté devant l’ennemi. Le général Lebrun