Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/562

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de la science aient pu enfin le décider à se retirer[1].

Après tout, peut-être est-il moins méprisable que des hommes comme M. Paul de Rémusat, par exemple, qui, élevés dans une atmosphère chrétienne, placés à une certaine hauteur d’intelligence, n’osent pas prendre la défense des pauvres et ne font rien pour essayer au moins d’empêcher, par un vote, les infamies que l’on commet[2]. Le sénat romain avait ses pedarii qui ne parlaient jamais et qui attendaient pour voter qu’on leur fit un signe ; ils se transportaient en masse du côté où il fallait ; cela s’appelait pedibus in sententiam ire. C’est sur leurs genoux et non sur leurs pieds que nos sénateurs d’aujourd’hui vont au scrutin.

Les Sœurs ont protesté, à leur façon, contre la laïci-

  1. Les malheureux malades faillirent avoir encore pis. Au mois d’août 1884, tous les journaux, on s’en souvient, annoncèrent la nomination de Strauss, comme directeur de l’Assistance publique. Avec celui-là le pauvre chrétien qui aurait été surpris faisant un signe de croix aurait été sur de son affaire. Peyron, il est vrai, ne vaut guère mieux, mais du moins il n’a pas subi de condamnation infamante.
  2. Voici au reste ceux qui se sont abstenus, c’est-à-dire qui n’ont pas eu le courage de leur opinion dans la discussion qui a eu lieu au Senat lors de la suppression des aumôniers dans les hôpitaux.
        Ce sont : MM. Barthe (Marcel), Blanc (Xavier), Calmon, Cherpin, Cuvinot, Deffis (général), Donnot, Dumesnil, Dupré, Eymard-Duvernay, Frébault (général), Galloni d’Istria, Gilbert-Boucher, Grévy (Albert), Guinot, Hébrard (Adrieu), Jaurès (amiral), Lacomme, Lasteyrie (Jules de), Lemoinne (John), Le Royer, Lure, Milhet, Fontarabie, Pélisnier (général), Pons, Rémusat (Paul de), Rigal, Roussel (Théophile) Rosière (de), Scherer, Teisserenc de Bert, Tenaille Saligny, Wurtz.
        La servilité, dont le Sénat a fait preuve en toute occasion, ne lui a pas réussi ; après avoir été traité comme on sait, il n’attend plus que le jour prochain, espérons-le, où il sera définitivement balayé.