Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/568

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le léger effort qu’il aura fait pour défendre ce Tout Puissant auquel les cieux obéissent. Quelle minute que celle où sera mis à découvert l’immense et complexe fourmillement de toutes les pensées humaines, où tout ce qui se cache apparaîtra, quidquid latet apparebit, où le monde verra ce qu’on ne voit pas : le secret des âmes, les mobiles des actions, les crimes inconnus, les infamies dissimulées, les dessous à peine soupçonnés, la grandeur des calomniés, l’abjection de ceux qui ont marché dans la vie entourés de l’estime de tous !

Heureux alors celui qui, écrasé sous le poids de ses fautes, pourra se relever et dire : « Seigneur, je ne suis point digne d’entrer dans votre maison, mais, tel jour, quand vous passiez au milieu des outrages et que tant d’hommes se taisaient, j’ai essayé, moi, impuissant et chétif, d’alléger votre fardeau et de vous aider à porter votre croix ! »

Heureux qui pourra répéter en mourant ce que disait Veuillot :

 
J’espère en Jésus, sur la terre.
Je n’ai pas rougi de sa loi ;
Au dernier jour, devant son Père,
Il ne rougira pas de moi.

Unis au Christ, participant à ses souffrances pour participer plus tard à sa gloire, vous serez plus directement aussi, au point de vue humain, en communion avec l’âme de vos pères.

Mes lecteurs, j’en suis convaincu, ne sont point dupes des Pharisiens rouges qui s’apitoient sur les auto-da-fés en louant les misérables qui, en septembre 1792, égorgeaient par milliers, au nom de l’humanité et du progrès, des prisonniers, des vieillards, des malades, des fous,