Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/70

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çais iraient quelque jour mourir là Las pour améliorer leur sort. Songez donc, un Israélite ouvrier en galons d’argent reçoit la bastonnade à Tunis pour avoir mis en gage quelques objets qu’on lui avait confiés ! Cela se peut-il supporter ? Quelques Juifs sont expulsés comme l’ont été de simples congréganistes ; l’Alliance réclame à corps et à cris que l’Europe se lève pour punir un semblable crime.

D’effroyables récits nous arrivent d’outre-mer ! Le fanatisme musulman s’est encore une fois déchaîné contre nos frères dans la régence de Tunis et ils ont été victimes d’une terrible persécution. Après avoir subi tous les excès d’une inqualifiable barbarie, ils se sont vus, sur divers points de la Régence, dépouillés de tous leurs biens, chassés de leurs demeures et réduits à chercher un refuge dans les villes de Tripoli et de Tunis. Leur malheur est immense, des populations entières sont dans le désespoir et dans le dénuement, elles implorent le secours de leurs coreligionnaires.

Quelques-uns de nos agents poussent si loin la servilité envers les Juifs, au profit desquels ils rançonnent les gouvernements auprès desquels ils sont accrédités, qu’ils en étonnent même les journaux Israélites. Nous lisons dans les Archives du 13 décembre 1883 :

A la suite d’insultes populaires contre un agent subalterne de la France au Maroc, notre ministre à la cour de Fez a exigé et obtenu une indemnité pécuniaire de 5,000 francs. Il est intéressant de constater que, sur cette somme, 500 francs ont été attribués à l’école israélite des garçons et autant à l’école des filles. Nous nous demandons à quel titre notre culte a bénéficié de cette distribution, n’ayant été impliqué en rien dans l’affaire, et n’étant pas habitué à ces faveurs au Maroc !

Ordega comptait bien jouer les Roustan.

Au mois de mai 1884, nous le voyons déjà venir à Paris