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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/88

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La duchesse de Persigny était née dans un chapeau de pierrot. Sa mère était accouchée au moment où le général de la Moskowa allait partir pour le bal de l’Opéra et le père, à la hâte, avait recueilli la petite dans son grand chapeau aux rubans multicolores. Il semble que l’aristocratie française actuelle ait eu un semblable berceau : en dépit des avertissements sinistres, qui ne lui manquent pas, elle éprouve comme des fourmillements dans les jambes quand elle est quelque temps sans danser.

Cette passion impérieuse livre, on le comprend, tous les grands seigneurs pieds et poings liés aux Juifs.

La chasse est au premier rang des divertissements de bonne compagnie.

La chasse, que l’aristocratie aimait parce qu’elle était l’image de la guerre, fut un malheur et devint presque un vice pour elle. Parmi tous les prétendus abus reprochés à l’ancien régime par des rhéteurs, qui ont fait cent fois pis dès qu’ils ont été au pouvoir, bien peu restent debout, depuis que la critique sérieuse a étudié ces questions ; l’abus du droit de chasse, les mesures impitoyables prises pour protéger ce droit n’ont point été justifiées. En certaines contrées, le paysan n’avait pas la permission de pénétrer dans son champ ! Il faut lire ce chapitre dans Taine pour comprendre les colères qui se formaient autour du château, grâce à cette réglementation trop sévère.

Par amour pour la chasse, la noblesse s’était aliéné les paysans, la même passion l’a amenée à fréquenter les Juifs, à aller chez eux, à manger à leur table.

Aujourd’hui nous assistons à la revanche du cerf. Pauvre cerf ! combien de fois, bramant, le cœur battant, a-t-il pleuré de ses yeux doux, cherché un refuge dans l’eau claire qui le tente, qui lui communique une sensation de