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Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/98

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publié un magnifique volume qu’il n’a pas mis dans la commerce et qu’il a généreusement distribué aux bibliothèques et aux sociétés savantes.

Les quelques lignes que le duc de la Trémoille a placées en tête de ce volume, qui est, avant tout, un livre familial, précisent bien l’intention de l’auteur et frappent par une belle allure de simplicité.

A Louis-Charles-Marie de la Trémoille.

Désirant, mon cher Louis, te voir partager l’intérêt, je dirai l’affection que je porte à mes vieux parchemins et papiers, je vais essayer de te les faire connaître. Mon travail aura, en outre, pour but de t’apprendre sommairement l’histoire de ta famille.

J’ai réuni à cet effet, depuis Guy VI de la Trémoille, une série de lettres et de pièces qui se suivent sans interruption de père en fils jusqu’à moi.

Les chartriers que nous avions en divers châteaux ont été détruits ; celui de Thouars seul a été sauvé. Ce ne sont pas cependant les dangers qui lui ont manqué ; il a couru plusieurs fois risque d’être brûlé pendant les guerres de Vendée. La porte de fer qui le fermait est criblée de balles, dont plusieurs ont fait leur trou ; mais heureusement le feu n’a pas pris et la porte a tenu bon. A peine échappés aux dangers de la guerre, les vieux titres ont été mis au pillage par les bonnes femmes de Thouars, qui venaient chercher les plus belles feuilles de vélin pour couvrir leurs pots de confitures.

L’humidité, les rats et, enfin, bon nombre de soustractions faites par les chercheurs d’autographes ont notablement diminué notre dépôt d’archives ; mais ce qui reste est encore assez considérable pour consoler de ce que nous avons perdu.

N’est-il pas vrai que cela vous a un certain ton qui ne sent point le parvenu et le Juif ?

Rien n’est intéressant, d’ailleurs, comme l’histoire d’une si illustre race, faite uniquement avec des documents et