Page:Drumont - Les Juifs contre la France.djvu/88

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phes, des écumeurs du pavé parisien, des sceptiques, des riennistes, auraient été pris tout à coup d’une subite et violente passion pour un officier juif dont le crime, très banal en lui-même, n’était relevé d’aucun de ces détails dramatiques ou romanesques que l’on trouve dans certaines aventures ?

Ce qui est certain, c’est que Cornély joue dans l’affaire le rôle du Janot ou du Nicodème chargé, dans les théâtres de la Foire, de faire la parade devant la baraque. C’était un type classique à l’ancien boulevard du Temple, le type du paysan, benêt d’apparence et malin au fond, qui se livrait à des pitreries d’un goût assez douteux.

La spécialité de Cornély, qui fait la bête mais qui ne l’est pas, consiste à demander de temps en temps sur un ton narquois : « Voyons, qu’est-ce que nous avons dépensé ? Est-ce quarante, cinquante ou soixante millions ? »

Cornély spécule là assez habilement, je le reconnais, sur l’ignorance profonde où sont les malheureux Français de la valeur de l’argent, des grands maniements d’argent familiers à Israël. Les Français, en dehors de ceux qui sont mêlés au mouvement juif, en sont toujours à l’époque où le billet de mille francs signifiait quelque chose. La plupart d’entre eux n’ont jamais vu un million et n’en verront jamais.