Page:Drumont - Les Juifs contre la France.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il suffit, pour se rendre compte de la situation, de réfléchir une minute. Si Guillaume était entré en campagne depuis une semaine, à raison de vingt-cinq millions par jour, il aurait déjà dépensé pas mal d’argent. Il serait à la veille d’une bataille, et cette bataille serait soumise à tous les hasards des batailles, à tous les caprices de la Fortune. Elle aurait pu être gagnée par Négrier ou par un autre général dans lequel l’armée espère, et que je me garderai de nommer, car si l’Allemagne savait que la France a confiance en lui, elle le ferait immédiatement révoquer par Galliffet. Grâce au Syndicat, Guillaume, au contraire, a tous les bénéfices d’une victoire sans avoir couru les risques du combat.

Admettez que Guillaume ait versé quarante millions pour sa part à la cagnotte alimentée par les Anglais et les Juifs. Vous avouerez qu’il aurait fait là un placement de premier ordre, un placement de père de famille.

Si elle ne révèle pas une âme très magnanime et très haute, cette façon de comprendre la guerre moderne et de faire déshonorer les généraux de l’armée ennemie par des scribes et des mercenaires, au lieu de se mesurer avec eux sur un champ de bataille, révèle chez l’Empereur allemand un homme supérieurement intelligent…