Au monument de la vive escriture.
Non en celuy, qui Tart elaboura.
Son cœur ardent le corps mort adora,
Luv érigeant du sien vif sépulture :
Mais la saison destit larchitecture,
Lautre cercueil, la mort le dévora.
Tes vers, Macrin, bruslans dainour semblable,
Ta Gelonis font plus esmerveillable.
Au seul tombeau de Timmortalite.
De ces deux-là reste un peu de mémoire :
De cestuy-ci la plus durable gloire.
Ne craint la mort, ni la postérité.
A L’AMBITIEUX ET AVARE ENNEMY DES BONNES LETTRES
Serf de Faveur, Esclave dAvarice,
Tu neus jamais sur toy mesme pouvoir :
Et je me veux d’un tel Maistre pourvoir,
Que lEsprit libre en plaisir se nourrisse.
L’air, la Fortune, et l’humaine Police
Ont en leurs mains ton malheureux Avoir :
Le Juge avare ici n’a rien à voir :
Ni les trois Sœurs, ni du Temps la malice :
Regarde donc qui est plus souhaittable.
L’aise ou l’ennuy, le certain ou l’instable.
Quant à l’honneur, j’espère estre immortel :
Car un clair Nom, sous Mort jamais ne tombe,
Le tien obscur ne te promet rien tel.
Ainsi tous deux serez sous mesme tombe.