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Page:Du Bellay - L'Olive et quelques autres oeuvres poeticques, 1549.djvu/40

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De l’Occean Monſtrueux,
Loyre, hauſſe ton Chef ores
Bien haut, & bien haut encores,
Et iete ton Oeil diuin
Sur ce Païs Angeuin,
Le plus heureux, & fertile,
Qu’autre, ou ton Vnde diſtile.
Bien d’autres Dieux, que toy, Pere,
Daignent aymer ce Repaire
A qui le Ciel feut donneur
De tout grace, & bonheur.
Ceres, lors que uagabunde
Aloit querant par le Monde
Sa Fille, dont poſſeſſeur
Feut l’Infernal Rauiſſeur,
De ſes pas ſacrez toucha
Cete Terre, & se coucha
Laſſe sur ton uerd Ryuaige,
Qui luy donna doulx Bruuaige.
Et cetuy la, qui pour Mere
Eut la Cuyſſe de son Pere,
Le Dieu des Indes uainqueur
Arrouſa de ſa Liqueur
Les Montz, les Vaulx, & Campaignes
De ce Terroir, que tu baignes.
Regarde mon Fleuue, auẞi
Dedans ces foreſtz ici,
Qui leurs Cheuelures Viues
Hauſſent au tour de tes Ryues.
Les Faunes aux Piez ſoudains,