Page:Du Bellay - L'Olive et quelques autres oeuvres poeticques, 1549.djvu/57

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, que tardons-nous encore? Avant que Vieillars devenir, Chassons le Soing, qui nous devore Trop curieux de l'Advenir.

   Ce, qui viendra demain,
   Ja pensif ne te tienne,
   Les Dieux ont en leur Main
   Ta Fortune, et la mienne.

Tu Voy de Nege tous couvers Les Sommetz de la forest nue, Qui quasi envoye à l'envers Le faiz de sa Teste chenue.

   La froide Bize ferme
   Le gosier des Oyzeaux,
   Et les Poissons enferme
   Soubz le Cristal des Eaux.

Veux-tu attendre les frimaz De l'Hyver, qui deja s'appreste, Pour faire de Nege un amaz Sur ton Menton, et sur ta Teste?

   Que tes membres transiz
   Privez de leur verdeur,
   Et les Nerfz endurciz
   Tremblent tous de froideur?

Quand la Saison amolira Tes braz autresfois durs, et roydes, Adoncq' malgré toy perira Le feu de tes Mouelles froydes.

   Que toute Herbe, ou Etuve,
   Tout genial Repas,
   Mais