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Page:Du Bellay - L'olive augmentee depuis la premiere edition, 1550.djvu/18

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II

D’amour, de grace, et de haulte valeur
 Les feux divins estoient ceinctz, et les cieulx
 S’estoient vestuz d’un manteau precieux
 A raiz ardens, de diverse couleur.
Tout estoit plein de beauté, de bonheur
 La mer tranquille, et le vent gracieulx,
 Quand celle là naquit en ces bas lieux
 Qui a pillé du monde tout l’honneur.
Ell’prist son teint des beaux lyz blanchissans,
 Son chef de l’or, ses deux levres des rozes,
 Et du soleil ses yeux resplandissans.
Le ciel usant de liberalité
 Mist en l’esprit ses semences encloses,
 Son nom des Dieux prist l’immortalité.

III

Loyre fameux, qui ta petite source
 Enfles de maintz gros fleuves, et ruysseaux,
 Et qui de loing coules tes cleres eaux
 En l’Ocean d’une assez vive course.
Ton chef royal hardiment bien hault pousse
 Et apparoy entre tous les plus beaux
 Comme un thaureau sur les menuz troupeaux
 Quoy que le Pau envieux s’en courrousse.
Commande doncq’aux gentiles Naiades
 Sortir dehors leurs beaux palais humides
 Avecques toy, leur fleuve paternel.
Pour saluer de joyeuses aubades
 Celle qui t’a, et tes filles liquides
 Deifié de ce bruyt eternel.

IV

L’heureuse branche à Pallas consacrée,
 Branche