de paix, porte le nom de celle
Qui le sens m’oste, et soubz grand’beauté cele
La cruaulté, qui à Mars tant agrée.
Delaisse donq’ô cruelle obstinée !
Ce tant doulx nom, ou bien te monstre telle,
Qu’ainsi qu’en tout sembles estre immortelle,
Sembles le nom avoir par destinée.
Que du hault ciel il t’ait eté donné,
Je ne suis point de le croire etonné,
Veu qu’en esprit tu es la souveraine :
Et que tes yeux, à ceulx qui te contemplent,
Cœur, corps, esprit, sens, ame, et vouloir emblent
Par leur doulceur angelique, et seraine.
V
C’etoit la nuyt que la divinité
Du plus hault ciel en terre se rendit
Quand dessus moy Amour son arc tendit
Et me fist serf de sa grand’deité.
Ny le sainct lieu de telle cruaulté,
Ny le tens mesme assez me deffendit :
Le coup au cœur par les yeux descendit
Trop ententifz à ceste grand’beauté.
Je pensoy’bien que l’archer eust visé
A tous les deux, et qu’un mesme lien
Nous deust ensemble egalement conjoindre.
Mais comme aveugle, enfant, mal avisé,
Vous a laissée (helas) qui eties bien
La plus grand’proye, et a choisi la moindre.
VI
Comme on ne peult d’œil constant soustenir
Du beau Soleil