Ces cheveux d’or sont les liens Madame,
Dont fut premier ma liberté surprise,
Amour la flamme autour du cœur eprise,
Ces yeux le traict, qui me transperse l’ame.
Fors sont les neudz, apre, et vive la flamme
Le coup, de main à tyrer bien apprise,
Et toutesfois j’ayme, j’adore, et prise
Ce qui m’etraint, qui me brusle, et entame.
Pour briser donq’, pour eteindre, et guerir
Ce dur lien, ceste ardeur, ceste playe,
Je ne quier fer, liqueur’ny medecine,
L’heur, et plaisir, que ce m’est de perir
De telle main, ne permect que j’essaye
Glayve trenchant, ny froydeur, ny racine.
XI
Des ventz emeuz la raige impetueuse
Un voyle noir etendoit par les cieux,
Qui l’orizon jusqu’aux extremes lieux
Rendoit obscur, et la mer fluctueuse.
De mon soleil la clarté radieuse
Ne daignoit plus aparoitre à mes yeulx
Ains m’annonçoient les flotz audacieux
De tous costez une mort odieuse.
Une peur froide avoit saisi mon ame
Voyant ma nef en ce mortel danger,
Quand de la mer la fille je reclame,
Lors tout soudain je voy’le ciel changer,
Et sortir hors de leurs nubileux voyles
Ces feux jumeaux, mes fatales etoiles.
XII
O de ma vie à peu