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Lors que le ciel encor’tout pur et nu
 De mainte rose indique se colore.
Celuy a veu encores (ce me semble)
 Non point les lyz, et les roses ensemble,
 Non ce, que peult le printemps concevoir.
Mais il a veu la beauté nompareille
 De ma Déesse, ou reluyre on peult voir
 La clere Lune, et l’Aurore vermeille.

XVII

J’ay veu Amour, (et tes beaulx traictz dorez
 M’en soient tesmoings, ) suyvant ma souvereine,
 Naistre les fleurs de l’infertile arene
 Après ses pas dignes d’estre adorez.
Phebus honteux ses cheveulx honorez
 Cacher alors, que les vents par la plaine
 Eparpilloient de leur souëfve halaine
 Ceulx là, qui sont de fin or colorez.
Puis s’en voler de chascun œil d’icelle
 Jusques au ciel une vive etincelle
 Dont furent faictz deux astres clers, et beaux.
Favorisans d’influences heureuses
 (O feux divins ! ô bienheureux flambeaulx !)
 Tous cœurs bruslans aux flammes amoureuses.