Page:Du Bellay - La Deffence, et illustration de la langue francoyse.djvu/19

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tout oraiſon, & Poëme ſont nudz, mãques, & debiles. Ie ne croyray iamais qu’on puiſſe bien apprendre tout cela des Traducteurs, pour ce qu’il eſt impoſſible de le rendre auecques la meſme grace, dont l’Autheur en à vſé : d’autãt que chacune Langue à ie ne ſcay quoy propre ſeulement à elle, dont ſi vous efforcez exprimer le Naif en vn autre Langue obſeruant la Loy de traduyre, qui eſt n’eſpacier point hors des Limites de l'Au&eur , voſtre Diction ſera contrainte , froide, eſt de mauuaiſe grace, Et qu’ainſi ſoit, qu’on me lyſe vn Dem0!ihcne,& , Homer: Latinszvn Ciceron, 8: Vergile Frmg c0ys,pour voir Pilz vouxengendreront telles Afîeâions , voyre ainfi qu’vn Prothëe vous trànsfcrmeronr en diuerfes (0rtes,comme v0°, ième: lyfant ces Auëteurs en leurs Langues. Il vous ûmbler; pailey de Pardente Montaià gue d'Aetl1ne (ur le froid Sômet de Caucafë Et cef; ie dy des Ligues Lati¤e,& Greque,cc doit reciproquemët dire de tous les vulgaires, dont fallcgueray fëulemëc vn Perrarquqdu QI i'o(i~: bien dire,que fi H0mere,& Virgile remi? fans auoint entrepris de le traduyre , ilz ne le pouroint rendre auccques la mcfme grace , Sc myF¤eré,qu‘il cli en Fon vulgaire Tofeâ. Tou tesfois quelques vns de notre Tens ont entre- pris de le faire parler Fram:oys.V0yl:« en bref les Raifons, qui m—0nt Fm peufer, que l’«»fl‘ice & diligence des Trzdu6l::urs,au:rcmen: fbru r b ii