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Page:Du Bois de la Villerabel - La Légende merveilleuse de monseigneur saint Yves.djvu/11

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fleurs rutilantes ?[1] Ah ! déſia me ſemble ouïr des accords merveilleux, car touſiours ſont féconds nos Bardes d’Armoricque ! Las ! Moy pauuret, ne ſuis point né poëte, ains ne puis-je baîller que proſaïque chanczon. Mais, lors du Renouueau, en l’aurore d’un ioli jour, qui feroit crime à Royctelet de gazouiller auprès de Rouxignol, gentil charmeur de nos vallées! A l’entour de la Tumbe ſacrée, défia eſtincellent & ſestoyent longs cierges, riches boucquets : i’ay doncques gliffé mon lumignon en méſle, & cette fleur du ſouuenir, humble Bruyère, arraichée ſur nos landes bretonnes, à l’ombre du Menhir & des grands cheſnes !

Bref, mon Amy, i’ay eu bonne intention de marier l’agréable à l’utile, au gré du vieil poëte Horatius, & de te peindre au vray le pourtraict de noſtre Yues. Si

  1. Depuis que ces lignes ont été écrites, Dieu a rappelé à lui Mgr Bouché, l’évêque de saint Yves, le restaurateur du culte et du tombeau du grand thaumaturge breton. Trop tôt ravi à l’affection de ses diocésains, aux œuvres religieuses, à nos vieilles traditions nationales, à l’art, la mémoire de ce saint évêque, enfant de la Bretagne bretonnante, vivra liée à jamais à celle de saint Yves, à l’abri du tombeau de la cathédrale de Tréguier.