Aller au contenu

Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à l'égard de ceux de la ligne paternelle, par leur conduite envers lui, et provenant, pour ceux de la ligne maternelle, soit des torts graves que son père et lui avaient eus à leur égard et qu'il ne pouvait leur pardonner, soit de la jalousie qu'il leur portait en raison de leur position sociale, ainsi qu'il le laisse voir chaque fois qu'il parle d'eux ; puis, et par-dessus tout, craignant peut-être que l'on établît une comparaison peu flatteuse entre lui et certains animaux domestiques desquels on dit vulgairement qu'ils ne font de bien qu'après leur mort, il ne voulait pas même que l'on pût en dire autant de lui. La pensée seule de faire du bien à quelqu'un, de prononcer ou d'écrire le mot je donne, faisait sur lui l'effet de l'eau sur les hydrophobes ; aussi a-t-il eu bien soin d'arranger les choses de telle sorte qu'à la satisfaction de déshériter ses parents il ajoutait celle d'assurer le moins d'avantages que possible aux communes auxquelles il laissait sa fortune, en lui imposant une destination qui finira par devenir plus nuisible qu'utile à ces légataires.

Il est donc fort heureux que cette libéralité ait été considérablement restreinte. En effet, sur les réclamations des parents, un décret rendu en Conseil d'État le 9 janvier 1861 n'a autorisé l'acceptation par les communes que jusqu'à concurrence du tiers. Le partage du surplus a donné lieu à un procès important entre la ligne maternelle et celle paternelle ; puis un dernier testament, qui s'est retrouvé postérieurement dans des circonstances au moins fort extraordinaires, et que les héritiers arguent de faux, est l'occasion d'un autre procès qui s'instruit actuellement.