Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/141

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mariage de Béatrix Du Châtelet avec Pierre de Bauffremont, qui ne laissa qu'une fille, Agnès, morte sans postérité. Celle-ci institua pour son héritier son oncle Philibert Du Châtelet, troisième fils de Renaud et de Jeanne de Chauffour. Philibert, à l'imitation de ses prédécesseurs, se qualifia souverain de Vauvillers, qui était terre de surséance[1].

Le même Annuaire commet une autre erreur, quelques lignes plus bas, en indiquant comme le superbe château que M. le duc de Clermont-Tonnerre possédait à Vauvillers les deux corps de bâtiments achetés par la commune pour servir d'hôtel de ville et de caserne de gendarmerie. Ces bâtiments, construits à la fin du siècle dernier et placés en regard l'un de l'autre, à droite et à gauche de la cour d'honneur, étaient destinés l'un aux communs et l'autre aux écuries ; c'est dans le premier qu'habitait en effet, mais provisoirement seulement, le maréchal de Clermont-Tonnerre, en attendant qu'il eût fait, comme il en avait le projet, construire le véritable château dans le fond de la cour, en retraite sur les deux bâtiments déjà construits, et devant dominer les vastes jardins qui s'étendaient en contrebas. La mort du maréchal (qui, né en 1688, décéda en 1781), puis la Révolution vinrent successivement entraver l'exécution de ce projet. Les jardins ayant été vendus nationalement, le duc de Clermont, qui, à sa rentrée en France, ne retrouva

  1. On appelait terres de surséance celles dont la souveraineté, contestée entre divers souverains, était provisoirement laissée entre les mains des seigneurs des lieux jusqu'à ce que le litige fût terminé. Telle était notamment la condition des terres de Vauvillers, Fougerolles, Saint-Loup, etc., dont la souveraineté était revendiquée par le comte de Bourgogne et par le duc de Lorraine.