Aller au contenu

Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quelle fut la première cause de sa ruine, mais il y en eut encore une autre.

La liquidation de la succession de sa première femme l'avait amené à prendre un intérêt dans les affaires de son beau-frère, maître de forges à Tréveray, dans la Meuse. Voyant ses dettes augmenter de telle sorte qu'il prévoyait bien ne pouvoir plus y faire face dans un délai rapproché, il imagina de se relever au moyen de spéculations industrielles, et à cet effet il s'associa complètement avec son beau-frère, dont les affaires étaient déjà fort dérangées ; en peu d'années elles devinrent si mauvaises qu'il fallut déposer un bilan. Au milieu de circonstances aussi fâcheuses, M. de Lisa fut néanmoins assez heureux pour obtenir de ses créanciers un concordat[1] qui, au moyen de l'abandon de tous ses biens présents, le libéra complètement et à toujours ; en sorte qu'ayant recueilli plus tard une succession importante[2], il put la conserver tout entière, et se trouva ainsi pendant les dernières années de sa vie plus riche qu'il n'avait jamais été, et surtout beaucoup plus tranquille, se voyant complètement débarrassé des dettes dont il avait été constamment obéré.

Tous les biens que M. de Lisa possédait au moment de sa déconfiture furent donc vendus, et tout ce qui avait

  1. Deux d'entre eux seulement s'y refusaient, et, pour obtenir leur consentement, Mme de Lisa fut obligée de les désintéresser intégralement sur sa propre fortune. — Il est à remarquer que l'un des deux était ce Roussel dit de Gressoux, dont il a été question ci-devant, et qui avait été un des hôtes assidus de M. de Lisa, auquel il ne cessait de faire les plus grandes protestations de dévouement et de reconnaissance tant qu'il lui avait paru dans la prospérité.
  2. Voir à ce sujet la Gazelle des Tribunaux du 31 juillet 1855