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Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/39

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prétend avoir été le cor de chasse de saint Hubert, et la chapelle est sous l'invocation de ce saint. Dans le Mémoire historique sur l'Abbaye de Cherlieu, M. l'abbé Besson, parlant[1] de ce cor de chasse d’après M. de Lisa, il est vrai, commet une erreur en disant qu'un arrêt du parlement de Dole le fit rendre en 1636 à la maison de Montessus, qui possédait alors le château de Chauvirey ; or ce château n'a été acheté par les Montessus qu'en 1739, ainsi qu'on le verra clairement par la suite[2]. Il ne serait pas étonnant que M. l'abbé Besson fût tombé dans de lourdes erreurs en écrivant sur la foi de M. de Lisa ; il l'est davantage qu'il en ait lui-même commis quelques autres que nous aurons à relever. Quant à ce cor de chasse, il n'était point, comme le dit M. Besson d'après M. de Lisa, tombé au pouvoir des Annonciades de Gray. Voici la vérité à ce sujet. Lors guerres désastreuses de 1632 à 1642, le propriétaire du château de Chauvirey, pensant mettre cette espèce relique à l'abri de toute chance de destruction ou de spoliation, l'avait placée en dépôt chez les religieuses Ursulines de Gray. A la suite du désastre du Château-Dessous, on négligea d'abord de réclamer ce dépôt, et lorsqu’on voulut le faire plus tard, les religieuses, qui avaient une certaine confiance dans cette relique, refusèrent de la rendre, et il fallut effectivement plaider pour les y contraindre ; mais lorsqu'elles la rendirent elles eurent soin d'enlever et de conserver un des cercles qui l’entouraient[3].

  1. Note au bas de la page 76. - L'erreur commise par M. l’abbé Besson a été très exactement copiée par MM. les abbés Coudriet et Chatelet, p. 394 de Histoire de Jonvelle.
  2. Voir au nombre 18, A.
  3. Lorsque la Révolution chassa de leurs couvents les religieux et religieuses, ce cercle fut confié à la garde de Mme d'Hurerourt, dernière supérieure des Ursulines de Gray, dans l'attente de jours meilleurs. Cet espoir ne s'étant pas réalisé, la relique restée entre les mains de Mme d'Hurecourt a passé dans celles de Mme Bourgon née de Boulignez, sa petite-nièce et sa légataire universelle, et si elle existe encore elle doit se trouver en possession de M. Wuilleret, légataire universel de M. Henri Bourgon, qui ignore probablement ce que c'est que cet anneau.