Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/48

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Château-Dessous il fut beaucoup moins maltraité. Il était habité par M. et Mme de Montessus ; le mari n'ayant point émigré, on lui en tint compte : on se borna à abattre ses girouettes, et à demander (les armes à la main) du vin et des vivres.

Le château de Chauvirey-le-Vieil était à peine relevé de ce désastre qu'il eut à en subir un nouveau. Au commencement de 1814, les troupes alliées qui envahissaient la France occupèrent pendant plusieurs mois, en très grand nombre, le département de la Haute-Saône, et surtout la partie qui est traversée par la route de Mulhouse à Paris ; tous les villages voisins de cette route furent abîmés de logements militaires et de réquisitions. Chauvirey-le-Vieil, qui malheureusement à cette époque était réuni en commune avec Chauvirey-le-Châtel, eut à en supporter plus que sa part. Le propriétaire du château, M. Du Bouvot, habitait alors Besançon, assiégé par un corps d'armée autrichien sous les ordres du prince de Liechtenstein ; il ne lui fut donc pas possible de venir essayer au moins de protéger ses propriétés par sa présence. Un nommé Roussey, ancien meunier, maire de Chauvirey-le-Châtel, fit littéralement une caserne du château, et disposa en maître des denrées qui s'y trouvaient, ainsi que des cordes dressées dans cinq hectares de bois, sous prétexte de fournir, comme maire, aux réquisitions de l'ennemi, et à charge, disait-il, de remboursement par la commune, qui bien entendu n'a rien remboursé[1]. Puis les habitants tinrent conseil et décidèrent

  1. Observation curieuse. L'officier autrichien qui était, logé au château voulut s'opposer a ce pillage, et ne céda qu'à vue d'une autorisation délivrée par le maire à un conseiller municipal pour présider cette belle opération. L'autorisation dont il s'agit se trouve entre les mains du propriétaire actuel de Chauvirey-le-Vieil