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Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/131

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Enfin (et voici le dernier témoignage éclatant de la droiture et de la candeur qui sont l’âme de tous mes récits contre le général Haldimand) dans les jours orageux des discordes civiles, la politique publique, j’entends une politique sage et juste tout à la fois, se défie de tout et ne pardonne rien, pas même les apparences. Cette défiance et cette sévérité de concert sont la mère de la sûreté publique : je souscris de grand cœur à cette économie publique, légitimée par la nature du bien public, à qui l’intérêt particulier doit céder, quoiqu’elle m’ait coûté ma liberté. La calomnie m’avait noirci au tribunal du gouvernement, et dépeint sous toutes les couleurs d’un ami des Américains. Le gouvernement s’assura, par provision, de ma personne ; cette détention n’était d’abord qu’un acte de sa sagesse précautionnée, qui veillait à la conservation de la province : jusques-là, le gouverneur Haldimand n’a été qu’un gouverneur vigilant et actif ; mais voici l’époque précise où il a éclaté tyran et en tyran si notoire, que tous les subterfuges de la chicane et le raffinements de la sophisterie ne viendront jamais à bout de le laver et de l’absoudre.

Les soupçons ne sont pas des crimes d’État réels, mais seulement de présomption. Cette présomption n’autorise les voies de compulsion et de force, que pour quelques moments et jusqu’à la manifestation des crimes d’État ; mais elle cesse dès que les soupçons, qui l’avaient