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Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/135

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La voix de la renommée, qui enfle toujours ses rapports, surtout en fait de déclamations malignes et infamantes, avait publié que ma seigneurie de la rivière David était un magasin, regorgeant de munitions de bouche pour les Américains : 1300 bœufs, un nombre égal de porcs, 30 000 minots de blé, en dépôt, n’y attendaient que le moment du départ, pour prendre à travers les forêts la route des colonies. Le capitaine Le Maître, aide-de-camp du général Haldimand, et M. Gray, commissaire de paix, furent chargés d’aller se saisir d’un si précieux butin, alors de grande ressource pour le Canada ; ils visitèrent mes moulins, mes hangars, tous les lieux en un mot capables de receler une si belle capture : il ne se trouva pas un seul bœuf à moi dans toute l’étendue de mon domaine ; ils n’y aperçurent qu’une ou deux ventrées de douze petits cochons, au service de mes gens ; et ces 30 000 minots de blé se rabattirent à une centaine, qui était le produit des moutures dévolues au seigneur pour l’érection et l’usage de mes moulins. Frappés de cet échec, qui confondait si hautement les rapports de la calomnie, les commissaires prirent langue, et firent chez le capitaine de milice, de Maska, une enquête authentique auprès de mes tenanciers, qui, témoins oculaires et journaliers de mes déportements, se firent un devoir de reconnaissance de justice et de vérité, de payer le tribut de leurs hommages à ma personne, dont ils exaltèrent