élevée au-dessus des lois ; elle cite tout à son tribunal, tandis qu’elle n’est comptable ni de ses jugements, ni de ses déportements à personne. Un appel à la justice d’Angleterre, n’est qu’une belle théorie pour masquer d’avance les plus vilaines pratiques de l’avenir ; c’est une politique de montre, pour faire plus à coup sûr, dupe tout un peuple innocent et crédule. Cet appel n’est que nominal et abusif ; en effet la modicité de l’opulence en Canada, arrache radicalement des mains cette ressource d’ailleurs frivole ; et s’il y restait encore quelque fortune, viendrait-elle s’épuiser graduellement, se consumer à petit feu et sans fruit à Londres, où le despotisme éloigné ne compte autour du trône, que des fauteurs, des palliateurs du moins, qui veillent à son impunité, par la connivence, qui l’invitent à s’émanciper et s’agrandir dans ses efforts par leur protection, et à se reproduire dans sa tyrannie par le triomphe que tout s’empresse de lui préparer. Mon exemple est ici de démonstration, et va désormais faire loi dans la province. Au moins osé-je défier ici l’œil le plus inquisitif, de déterrer dans les colonies française, un tel monstre de puissance, détaché pour les opprimer. Quel contraste ! La France, cette prétendue patrie du despotisme, ne délègue vers ses colons qu’une autorité raisonnable pour les gouverner au moins en hommes ; et l’Angleterre, cet empire de la liberté, ne déchaîne contre ses sujets éloignés, qu’une
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