Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

non-seulement en vertu de cette urbanité polie, de cette humanité généreuse, qui se prescrit, comme un premier devoir de la vie civile, de faire galamment les honneurs de chez soi, mais par cet esprit de politique ingénieuse, qui, pour donner plus de consistance à des conquêtes, s’essaie par toutes sortes de prédilections à enter sur les cœurs de ces nouveaux sujets, des sentiments de zèle et de fidélité que la naître n’y avait pas plantés, fait naître et nourris. Renverser, pour un conquérant, un ordre si politique et si poli, ce serait avertir tous les peuples de la terre, contre qui il pourrait un jour tourner ses armes, de redoubler de courage et d’efforts pour ne pas tomber dans les mains d’un vainqueur, qui, mésusant de la victoire, s’en fait un titre pour s’ériger en tyran éternel des vaincus ; ce serait inviter même ceux qui ont déjà succombé sous les forces de la puissance à s’armer de résistance et de fermeté pour secouer un joug que de brave gens, vaincus avec honneur, ne sont pas fait pour porter…  » Le vertueux Espagnol. — GRATIEN.

« En vertu du contrat social, les peuples ne doivent à l’État leurs fortunes, leurs vies et tout ce qu’ils sont que parce que l’État leur fait part de ses privilèges, de ses places, de ses récompenses, des dons de la protection, en un mot de tout ce qu’il est lui-même : sans ce retour, ordonné de reconnaissance et de justice, les peuples deviendraient de vrais esclaves nationaux, réduits à se