de Québec au plus misérable esclavage.
Mais si une telle condamnation avait été prononcée réellement par la Constitution d’Angleterre, d’abord cette constitution, (quoique la plus respectable peut-être de l’univers, dans l’économie politique) avec toute sa respectabilité intrinsèque, est postérieure en date aux lois des nations ; celles-ci ne sont que les lois elles-mêmes de la nature, ordonnant des justes arrangements des sociétés. Toute législation individuelle doit céder à la nature, qui est ici la première modératrice et de préséance pour régler ; voilà un axiome fondamental, dont il n’y a point d’appel, parce qu’on n’appelle pas de la nature, du moins ne le ferait-on qu’à sa honte : mais non ; l’erreur n’est pas ici de la Constitution d’Angleterre, mais des fausses interprétations sur qui cette constitution a été prise : cette constitution, par son esprit intrinsèque, est l’impartialité, l’humanité, la justice, l’égalité, l’unité même, (c’est Locke qui parle, il devait bien la connaître) ; or une constitution si égale, si une, ne peut pas dispenser à ses sujets les douceurs et la gloire de la liberté au sein de l’Angleterre et condamner aux rigueurs et à l’infamie de l’esclavage tout un peuple à elle, dans Québec ; elle ferait en contraste à elle-même et dans son contraste elle ne mériterait plus nos respects.