Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/226

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un complot évidemment tramé de théorie maligne pour l’inviter à violer ces lois à la saveur de son immunité ? Et un système si oppressif n’est réservé que pour Québec ! Outre la tyrannie, la distinction est furieusement odieuse ; sans doute qu’on nous a méprisés comme le rebut de la nature humaine, puisqu’on s’est fait un plan d’oppression uniquement que pour nous. Appelons, Messieurs, du jugement ; ne cessons de faire parler et plaider en notre faveur les lois de la justice et les droits de l’humanité, jusqu’à ce que la législature ait solennellement prononcé :

Troisième article de la réforme

La personne du gouverneur de Québec est justiciable des lois de la province.

Quand les lois peuvent se venger, c’est alors qu’elles se font respecter : sans cette vengeance, il faut qu’elles tombent elles-mêmes dans le discrédit et dans l’opprobre : mais il est temps, Messieurs, de venir à la pièce de marque, au morceau d’éclat, qui doit consommer presque le grand œuvre de votre liberté et donner à votre nouveau gouvernement une consistance que le despotisme, après cela, conspirerait vainement à ébranler. Pour asseoir votre félicité provinciale sur une base si solide et si durable, il faut de nécessité indispensable, qu’il existe, entre le gouverneur et les peuples, un corps médiat muni d’assez de conséquence provinciale pour être toujours en passe de balancer,