Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/229

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les esprits contre l’érection d’une assemblée ; mais d’abord, Messieurs, (c’est à votre bonne fois à qui je parle ici) eh ! quel est le peuple de l’univers, que ne soit pas subordonné à la taxation ? L’État peut-il veiller aux phases diverses de sa conservation, sa défense au dehors, et l’économie du bon ordre au dedans, sans l’entremise d’administrateurs et d’agents, dont il faut payer et récompenser les services ? Et n’est-ce pas aux citoyens à supporter eux seuls des frais et des dépenses qui ne sont toutes que pour eux et leurs besoins ? Mais est-ce que vous ne vivez pas aujourd’hui sous un état d’actuelle taxation ? Eh, que sont ces droits d’entrée, qui imposés sur toutes les denrées importées en exhaussent si fort le prix ? C’est à la vérité le marchand en chef, qui paie, par provision préliminaire, la taxe, mais bien entendu, que vous l’en repayerez de vos mains avec usure : la taxe, pour n’être que médiate, n’en est pas moins effective et affective relativement à vous. Mais n’avez-vous jamais lu, d’attention réfléchie, les derniers statuts de la législature, qui sont venus compléter constitutionnellement la puissance de votre corps législatif, et l’armer de pied en cap pour vous taxer ? Ce corps, dans la formation et sa constitution présente, n’est qu’un corps de réserve tout au gouverneur, et pour le gouverneur, qui ayant dans ses seules mains, le droit arbitraire de casser ou de conserver les membres, dispose en souverain de leurs suffrages ; le gouverneur, dans la forme actuelle de