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Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/255

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Par toutes les constitutions des divers empires de l’univers, les nouveaux sujets sont authentiquement mis en possession de tous les droits de citoyens, dès que la fixation de la conquête est jurée par le traité de paix. L’entrée à toutes les dignités de l’état leur est ouverte, à mêmes titres, et à même mesure que la nation ; et le droit d’acquisition territoriale leur est dévolu sans conteste. Il n’est que l’Angleterre, où les nouveaux sujets soient à jamais bâtards et étrangers dans l’empire de leur unique souverain, et condamnés à un esclavage national, par une exhédération civile. Le droit des gens, les lois des nations, s’élèvent vivement contre cet abus de la victoire ; mais il entraîne ici des conséquences bien désagréables pour l’État conquérant même, il ne reste aux Canadiens que très peu à glaner dans la distribution des emplois civils de leur propre patrie. Une douzaine de places, c’est toute la valeur que les proportions administratrices aient fait jusqu’ici tomber dans leurs mains : mais la récolte ne répond pas aux mains de plus de 100 000 âmes, élevées pour la recueillir ; de là, la nécessité pour plusieurs de nos citoyens de s’expatrier ; ils ne sont pas admis en Angleterre dans les divers corps d’institution nationale ; il leur est interdit d’aller dans son sein se fonder des établissements territoriaux, les acheter, les posséder, et y donner à perpétuité une félicité citoyenne à leurs familles. Eh bien ! ils vont en France redemander à leur ancien souverain leur réadmission dans ses États, et leur réhabilitation