Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/260

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donc au roi siégeant en parlement, à qui vous devez vous adresser.

Douzième article de la réforme

Députation solennelle du Canada, au roi et au parlement d’Angleterre.

Ici, Messieurs, le succès dépend beaucoup des formalités : je suis sur les lieux ; souffrez que je vous communique l’expérience de mes yeux. Vous avez dépêché trois députés, recommandables tant que vous voudrez par la droiture, le patriotisme, le bon esprit, le mérite personnel ; mais c’était de simples citoyens : ils ont échoué à plein ; sur la moindre connaissance du grand monde vous deviez bien vous y attendre. Le mérite individuel, la vertu isolée, et ne brillant que de son lustre interne et modeste, ne suffisent pas pour réussir auprès d’un gouvernement ; il faut de l’éclat, de la grandeur, de la pompe, dans les cours, pour s’y faire remarquer et écouter ; et ce n’est que par l’importance de l’ambassadeur qu’on y juge de l’importance de l’ambassade. Après tout, une province aussi respectable que la province de Québec a quelques droits d’être représentée dans le grand. C’est sur ce plan que je voudrais vous avisez de former votre députation, dont les membres devraient être tirés de l’élite de chaque classe de citoyens ; deux du clergé, deux de la noblesse, quatre du corps des négociants, et quatre de celui des agriculteurs :