Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/64

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pprimés, dont l’existence est nécessaire pour la punition exemplaire des coupables oppresseurs.

Ce tyran c’est le gouverneur de Québec, le général Haldimand et qui plus est, Milord, c’est votre ami et l’ami de vos confidents1 dans votre office ! C’est-à-dire, que la justice que je réclame, a à lutter et à combattre contre le crédit des grands, contre l’opulence d’un étranger parvenu et contre l’amitié d’un ministre. Mais en Angleterre, le crédit expire aux pieds des Tribunaux de judicature et l’opulence ne sert qu’à aplanir les voies pour parvenir jusqu’aux lois. Quant à l’amitié d’un ministre, armée de toutes les prérogatives de la couronne qu’il tient en dépôt dans les mains, non pas pour diriger, mais pour suspendre au besoin, ou réel ou présumé, le cours des lois, Milord, dans un ministre vulgaire et d’une trempe commune, cette circonstance d’affection ministérielle me ferait trembler pour le succès de mon appel à la justice de l’État : mais quand les lois parlent, quand la justice réclame, Milord Sidney ne fait alors que se prêter à des voix si touchantes et à remplir les devoirs de l’honnêteté et de l’honneur ; alors il n’a ni confident ni amis ; ministre qui fait l’être par lui-même et tout conduire de la main, il n’oublie pas qu’il est de sa gloire et de celle de sa place, de faire