Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/8

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leurs droits nationaux et ils demandent hautement d’être constitutionnellement affranchis : ne laissez pas échapper l’occasion ; il faudrait des siècle pour la voir renaître. Je ne puis vous en dire d’avantage.

Voici le parti qu’il y aurait à prendre. Il faudrait transmettre ma grande lettre à toutes les paroisses de la colonie ; les curés devraient en faire la lecture à leurs paroissiens : mais le clergé est trop politique chez nous ; c’est beaucoup qu’il ait osé parler une fois pour lui-même dans le mémorable mois d’avril dernier ; les capitaines de milice sont vendus, par leurs places, au gouverneur : il n’y a point de service patriotique à espérer de ces créatures à gages. Eh bien, Messieurs, que les plus zélés patriotes d’entre vous envoient une analyse des matières principales de ma lettre dans les paroisses ; rien de plus aisé ; il n’y a qu’à faire ouvrir les yeux sur le bien général à des Canadiens : ils concourront tous à cet objet une fois connu. Vous êtes sur les lieux, vous pouvez mieux juger que moi des voies de moment les mieux ajustées au succès : mais défiez-vous toujours des flatteurs, des mignons en place, des despotes subalternes, vendus chez vous, par l’intérêt, au despote régnant. C’est là la peste et la perte de la colonie. C’est pour les faire connaître à plein que j’ai cru devoir à toute la province de faire imprimer les dernières délibérations du conseil. Juste ciel ! des Canadiens proposant en chef l’humiliation et la servitude