Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/82

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à Londres ; mais, le 18 et le 20 du mois de mars et le 5 d’avril dernier, votre seigneurie m’avait donné de sa propre bouche cette identifique assurance. Pour ajouter foi aux paroles du père, je n’avais pas besoin de l’attestation du fils ; j’ose même dire plus, c’est que si quelque raison pouvait me faire suspecter le témoignage du premier, ce serait le témoignage du second ; car les variations et l’inconsistance ne sont pas assurément les symboles de la vérité. Le 18 du mois de mars, votre seigneurie fixa l’arrivée du général Haldimand aux premiers jours de juin ; le 20, à la fin de juin ; et enfin, le 5 d’avril elle la renvoya jusqu’au mois d’octobre. Enfin monsieur votre fils la rapprocha hier à un mois et demi ou deux et demi d’ici, c’est-à-dire, vers les commencements du mois de juillet ou un peu au-delà de la mi-août. Sur quoi dois-je donc aujourd’hui compter, ou sur l’éloignement assigné d’abord par le père ou sur le rapprochement substitué en dernière instance par le fils ?

Avec de semblables variances, les mois peuvent s’allonger en années, les ressources de ma fortune s’épuiser à Londres et le général Haldimand n’y arriver que lorsque, par subtilités, on m’aurait arraché des mains les armes pour le poursuivre dans les tribunaux.

Milord, une circonstance positive semble me faire entrevoir cette sombre et mystérieuse