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LE DÉPÔT.

sures nécessaires : Hutzinger avait fait retirer les artilleurs et cesser le feu ; les bataillons fédérés devaient se replier après avoir abaissé les ponts-levis, sous prétexte de faciliter la sortie du général, qui désirait faire une inspection extérieure ; un colonel Mathieu acquis au complot restait chargé de l’exécution de ces ordres. Hutzinger et Veysset convinrent de tout : 20 000 francs destinés aux premiers frais de départ et qui devaient être remis à Dombrowski aussitôt après l’entrée de nos troupes dans Paris, furent montrés à Hutzingcr par Georges Veysset qui les avait en portefeuille. Hutzinger remonta à cheval pour s’éloigner ; au moment où Veysset se préparait à rejoindre M. Planat, qui l’attendait dans sa voiture, il fut arrêté et conduit à Paris. Il avait été livré par une femme Müller, qu’il avait été forcé d’employer comme intermédiaire entre Hutzinger et lui[1].

  1. Pour cet épisode, consulter la brochure déjà citée ; elle paraît écrite avec une grande sincérité et mériter confiance. Les différentes pièces justificatives dont elle est accompagnée en font un document réellement historique et une source qui offre toute sécurité. Elle concorde, du reste, exactement avec la déposition faite par l’amiral Saisset devant la commission d’enquête sur le 18 mars. Cette déposition a provoqué un démenti que je dois faire connaitre. À la date du 14 mars 1872, le Vermersch-Journal a publié, à Londres, la lettre suivante : « Au citoyen Théophile Dombrowski. Cher citoyen, c’est avec le plus grand plaisir que je me joins à vous pour élever la voix contre la déposition erronée de M. Saisset, concernant votre frère mort en combattant pour la Commune. Il n’est que nécessaire de connaître ce qui s’est passé à Paris et savoir, comme nous, comment il est mort tué par les balles versaillaises, le mardi 23 mai, pour réduire au silence les allégations de M. Saisset. Il est donc faux que la mort d’un traître fusillé le mercredi ait eu lieu par l'ordre de Dombrowski. Il fut, en effet, proposé à votre frère d’entrer en arrangement avec Versailles : mais il vint aussitôt nous avertir et, dès ce moment, il s’occupa sérieusement des avantages militaires qu’il en pourrait tirer contre nos ennemis. J’affirme que la conduite de Dombrowski est restée honorable et qu’il est mort avec le courage qui lui était si connu. Puissent ces quelques lignes effacer ce