Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éléments, j’ai pu écrire quelques fragments d’une histoire de la Commune et leur donner — je le crois du moins — un degré d’exactitude qui mérite d’inspirer confiance aux lecteurs. Je n’ai pas besoin de dire que si, dans ces récits et dans les détails multiples qu’ils comportent, il s’est glissé des erreurs, ces erreurs sont involontaires ; nul esprit de parti ne m’a guidé, car je n’appartiens à aucune faction politique ; l’étiquette gouvernementale m’est indifférente, pourvu que le gouvernement assure à chacun la sécurité à laquelle donne droit le payement de l’impôt ; je n’ai recherché que la vérité, j’ai tout mis en œuvre pour la découvrir et la faire connaître.

Cette vérité cependant je suis loin de l’avoir dite tout entière ; souvent je l’ai cachée par respect pour le lecteur, par respect pour moi-même ; il y a des actes de débauche, de bestialité qu’il faut taire. En outre, je me suis attaché, autant que possible, à ne parler que des incidents qui s’étaient déroulés devant la justice du pays et qui, par conséquent, avaient été éclairés de façon à être en pleine lumière. Plus d’une fois, pour ne pas appeler l’attention sur des hommes qui avaient échappé à l’action des lois, je n’ai pas hésité à ne pas dire ce que je savais ; je citerai, entre autres, deux exemples : j’aurais pu désigner avec certitude tous les assassins de Jecker ; je n’en ai nommé que trois ; les autres n’ayant point été poursuivis pour ce fait, j’ai dû ne point prononcer leur nom. Dans le récit du massacre des dominicains d’Arcueil j’ai fait ressortir le rôle joué par Serizier et par Boin : j’ai gardé le silence sur le principal coupable, parce que la justice ne lui a pas demandé compte de son crime. Cette