Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
274
LA GRANDE-ROQUETTE.

le cadavre d’un coup de pied au ventre et dit : « Canaille, va ! il a beau être crevé, il me fait encore du mal. »

Cela dura quelque temps ; Ramain disait « Dépêchons-nous, le jour va venir. » Alors on jeta dans une petite voiture à bras le corps de Mgr  Darboy, du président Bonjean, de l’abbé Deguerry ; un fédéré s’attela dans les brancards, d’autres poussèrent derrière et aux roues ; on arriva ainsi au cimetière du Père-Lachaise, où les corps furent versés dans une des tranchées toujours ouvertes aux fosses banales. On fit un second voyage pour emporter les restes de l’abbé Allard, du père Clerc et du père Ducoudray. Aucun des objets volés dans les cellules et dans les vêtements des victimes ne fut retrouvé. Un paquet de hardes qui ne pouvait servir à rien parut compromettant. La maîtresse de François donna deux francs pour acheter de l’huile de pétrole et brûler ces inutiles dépouilles. Le directeur avait donné l’ordre de « nettoyer » l’endroit où les otages étaient tombés et d’enlever toute trace de sang. Une pluie printanière se chargea de ce soin ; l’eau du ciel lava la place.

iii. — JEAN-BAPTISTE JECKER.

Le cabanon no  28. — Genton fait appeler Jecker. — Complice de Morny. — Cinq assassins suffisent. — Pourquoi. — Supposition et probabilité. — La rue de la Chine. — « Ne me faites pas souffrir. » — Le déjeuner. — La muraille. — Les brutalités de François. — Trois surveillants, Pinet, Bourguignon, Göttmann, veulent tenter un coup de main pour sauver les otages. — Projet de révolte. — Le maréchal des logis Geanty. — Bombes Orsini. — Pinet et Geanty. — Geanty refuse les offres de Pinet.

Dans la matinée du 25 mai, vers sept heures, on avait entendu ouvrir le cabanon no  28, de la 4e section : mais comme ensuite rien n’était pas venu troubler le